Le dessin syncopé aborde l’expérience de la syncope et ses représentations dans le dessin contemporain. Il prolonge la recherche initiée lors du colloque La Syncope, expériences du ravissement qui s’est tenu à l’Université de Picardie Jules Verne le 17 mars 2016. Les œuvres, regardées à partir des définitions de l’angoissant vertige, présentent les voltefaces d’une ligne dessinée jouant de dissipations et d’abandons. Leur analyse ponctue l’espace textuel divisé en notices, chacune guidée par un verbe liant l’acte à l’œuvre achevée, son processus de création à son interprétation. Le dessin syncopé est-il une représentation éprouvée du malaise ? Est-il la traversée d’un événement brutal dont il livrerait paradoxalement le dessaisissement ? Des artistes comme Cathryn Boch, Christoph Girardet, Oscar Munoz, José Maria Sicilia, Yazid Oulab, chantalpetit, pour n’en citer que quelques-uns, élaborent dans leurs œuvres la relève face à la chute, au choc, à l’effacement ou encore à la disparition. Chute et envol font en effet la tension antithétique de la syncope.