Cette étude, qui tente d’explorer l’imaginaire à l’œuvre dans le récit libertin galant du XVIIIe siècle, montre que la scène mondaine est dominée par deux types de séducteurs : le purement hédoniste et le résolument pervers. Chacune de ces figures manie les signes et les valeurs conformément à sa vision et selon des stratégies et des tactiques appropriées. Aussi, l’érotique et le politique se conjuguent-ils pour préfigurer des rapports intersubjectifs commandés soit par le diplomatiquement correct soit par l’esprit guerrier. Sur le plan esthétique, l’étude souligne l’implication réciproque entre le dit et le dire. La perversité et l’hédonisme s’expriment selon des modalités qui leur sont propres, donnant ainsi lieu à des effets de lectures contrastés.