Cet ouvrage rassemble des travaux d’historien, anthropologue, sociologue, psychologue, psychanalyste de groupe et pédopsychiatre. Chaque auteur rend compte ici de ses recherches sur la violence, entre les générations plus particulièrement, en différentes époques et régions du monde. En Pacifique Sud comme ailleurs, les violences antérieures des colonisations, les bouleversements qu’elles ont générés et la brutalité du monde en général qu’elles ont révélée, heurtent de plein fouet la conscience moderne et entament la confiance des individus en leurs groupes d’appartenance et de référence, d’origine ou d’affiliation, comme ils mettent sous tension les rapports intergroupes jusqu’à la rupture. Chaque chapitre donne une compréhension et une démarche pour transformer la violence, c’est-à-dire pour créer le passage de manifestations brutes et pulsionnelles de celle-ci à des capacités de figuration symbolique, dont, bien entendu, l’expression artistique. Chaque auteur affirme à sa manière que la voie pour y arriver passe par l’invention de lieux pour créer, penser et parler comme agir avec d’autres, afin de relancer ou de soutenir en chacun le processus intérieur d’humanisation.
Table des matières :
Naissance du sentiment social par André Sirota
Terre violente ou Terre de parole et de partage ? De la culture de l’oubli au travail de mémoire par Louis-José Barbançon
Réflexion sur la violence coloniale et les effets de « brutalisation » des rapports sociaux. L’exemple de la Nouvelle-Calédonie par Isabelle Merle
Un regard anthropologique sur les régimes de violence parmi les populations autochtones des îles polynésiennes depuis le début du XIXe siècle par Tamatoa Bambridge
Le genre féminin en Océanie ou la violence d’une définition problématique par Bernard Rigo
Violences délinquantes d’adolescents par David Le Breton
La mémoire de la guerre en Papouasie-Nouvelle-Guinée : pratique artistique et guerre civile à Bougainville par Nicolas Garnier
Une approche latino-américaine du groupe pour mettre au travail le legs psychique de la colonisation et la violence qui en découle par Pablo Castanho
D’un retour en arrière utopique à l’utopie potentiellement créatrice. Quand tout est crise autour de soi, entre la vie et la mort en Grèce par Klimis Navridis
Un masque derrière un masque derrière un masque : un tiers multiple par Lucien Hounkpatin, Henny Czitrom-Wexler, Nathalie de Timmerman et Tania Sierra
Violence et enfance : l’importance de la psychopathologie pour tenter d’expliquer les comportements et engager une politique concrète de prévention par Pierre Delion
Le deuil en après-coup par François Pommier
Visibilité de l’invisible des violences dans différents contextes par Janine Puget
Suicide, insularité et crise du corps d’équipe dans un dispensaire néo-calédonien par Grégoire Thibouville et André Sirota
Mise en perspective Faire société après la fin des sociétés de culture traditionnelle ? par André Sirota
Le Premier Congrès International de la Psychologie en Océanie (CIPO 1 de novembre 2013). Son argument en français, anglais et en différentes langues kanak : drehu, jawé, paîci, iaai et xârâcùù