Le discours politique, à partir de 1771, période qui coïncide avec la crise parlementaire, est marqué par la récurrence des références à l’Antiquité : références positives aux modèles démocratiques, figures négatives des tyrans. Avec la Révolution se produit une véritable saturation des références aux modèles politiques de l’Antiquité. Pourtant, les divisions des rangs révolutionnaires (modérés/girondins, jacobins/thermidoriens) entament peu à peu la crédibilité de ces modèles, dont l’œuvre de Chateaubriand, l’Essai sur les Révolutions (1796, rééd. 1826), achèvera de manière systématique le démantèlement. Cette étude se propose d’analyser les modalités de résurgence et d’effacement des modèles politiques antiques dans les œuvres de Diderot (Essai sur les règnes de Claude et de Néron) (1778 rééd. 1782), la poésie d’André Chénier postérieure au départ du poète à Londres en 1787, sa prose et ses ïambes, l’œuvre dramaturgique du frère de celui-ci, Marie-Joseph Chénier, dans l’iconographie de David, et enfin dans l’Essai sur les révolutions de Chateaubriand.