Cet ouvrage a deux objets indivisibles. Il met en effet l’entendement esthétique à l’épreuve d’un cas admis par tous comme énigmatique : Le Neveu de Rameau.
Le va-et-vient proposé entre le texte et ses commentaires, de 1950 à aujourd’hui, dégage une double constatation. La première, c’est que l’accumulation primitive du capital bibliographique ne doit pas masquer un fait majeur : deux interprétations du Neveu coexistent, et deux seulement. La seconde, que la ligne ultra-majoritaire ne repose sans doute pas sur les fondations les plus solides.
Il est proposé de commencer, ici comme ailleurs, par une lecture résolument interne, avant tout attachée aux opérations de pensée esthétique sans lesquelles aucun texte fictionnel ne saurait se construire, ni un entendement critique de l’art littéraire se constituer.