« « Petit tu es, petit tu resteras », a dit Mengele, le médecin d’Auschwitz en m’envoyant à la chambre à gaz. J’étais effectivement petit lorsque ces évènements se sont produits. J’avais 10 ans lorsque je suis entré dans le ghetto de Lodz. J’ai eu 15 ans au moment des marches de la mort, à la sortie du camp. J’étais vieux avant l’âge. Je me suis rattrapé depuis et j’ai l’éternité devant moi. ».
Témoin et acteur d’une histoire sans précédent, Léon s’est promis d’être le meilleur. Arrivé en France en juin 1945 par l’intermédiaire de l’OEuvre de Secours aux Enfants (OSE), il devient cinq ans plus tard, champion de France de poids et haltères, « pour que plus personne ne lui marche sur les pieds ». Apprenti en sertissage, il reçoit, en 1978, le diplôme de Meilleur Ouvrier de France des mains de Valéry Giscard d’Estaing, à la Sorbonne. Ce qui lui ouvre les portes de la grande joaillerie.
« Bénies soient les mains qui se font elles-mêmes », lui avait répété sa mère, Lola, morte dans les chambres à gaz de Birkenau, à qui il dédie ce texte.