Ce petit essai, composé entre juin et août 2008, ne se pose qu’un seul défi : faire court. Dès lors, il faut taper plus fort sur la tête du clou. Quitte à se faire mal aux doigts et écraser le bois dont on prétend s’échauffer. On dira que les Lumières se prêtent d’elles-mêmes au jeu. Ne l’ont-elles pas presque inventé, dans la plus célèbre bataille entre idées ? Peut-être. Mais elles n’ont pas tiré les premières. Elles répondent aux noires soutanes, toujours là et bien là. Qu’est-ce pourtant que les Lumières qui, parties d’Europe au tournant du Moyen Âge, entendent rayonner sur le monde et délivrer l’Humanité de ses fables, la raison de ses erreurs, la société de ses malheurs ? On se l’est souvent demandé, et il faut continuer. Faire bref ne signifie pas à tout coup faire simple. Aufklärung, Enlightenment disent mieux un procès historique croissant et multipliant. Lumières désigne plus clairement la pluralité des options, des moments, des pays, des groupes et individus. Par la force des choses, il est beaucoup question de la France. C’est la faute à ma langue, à mes goûts, à la concision, tout autant qu’au lecteur visé. Mais si la France se distingue d’autres pays, elle va dans le même sens, et ne se prive pas de commercer. Lumières veut dire débats et combats. Donc, je débats et me bats, sans oser trop tremper la plume dans l’eau froide.