Qu’en est-il, depuis la grande époque coloniale européenne (Conférence de Berlin 1884-1885), de la construction des savoirs coloniaux, de la « mission civilisatrice » de l’Europe et surtout, des craintes et des aspirations profondes induites par cette dynamique, notamment dans les pays de langue allemande, sur le continent et outremer ? Des chercheurs francophones et germanophones, historiens et germanistes, soulignent ici avec force et originalité le problème essentiel du « désir de l’Autre », doublé de la peur d’un possible « ensauvagement », d’une perte d’identité, des colonisateurs. Leurs analyses d’un mimétisme interactif (Mimicry) révèlent également un désir postmoderne de « décivilisation » qui se manifeste encore aujourd’hui dans la politique et les arts. Ces questions concernent, outre les espaces officiellement colonisés, ceux où se sont établies des « colonies d’Allemands ».