Lors de contacts entre deux personnes de cultures différentes, l’une agit selon ses évidences, c’est-à-dire de la façon qui lui est naturelle, l’autre ayant aussi ses évidences se comporte de la manière qu’elle trouve la plus naturelle. Le seul problème, c’est que les évidences de l’une ne coïncident pas avec celles de l’autre. Et comme nous avons tendance à considérer notre manière comme allant de soi ou universelle, lorsque l’autre n’agit pas comme nous et qu’il y a conflit, nous nous énervons facilement comme s’exclame un entrepreneur français en Chine : « Les Chinois me demandent si je mange du serpent. Je leur dis : « je ne mange pas de serpent, mais j’avale des couleuvres tous les jours » ». En fait, dans un contact interculturel, quand l’autre nous paraît bizarre, souvent, ce n’est peut-être pas parce qu’il est bizarre, mais parce que nous jugeons son comportement avec nos propres critères culturels. Chaque culture a ses propres logiques de comportement. Seulement, les logiques des uns ne correspondent pas à celles des autres. Les êtres humains ont souvent un même objectif, mais pour atteindre ce même objectif, les cultures empruntent des voies différentes.