Dormir est un besoin essentiel auquel l’homme se soumet en partageant le temps vécu entre éveils et endormissements. S’endormir conduit ainsi la vigilance à sa suspension, guide le repos du corps et concède à la conscience des pertes. Dormir est alors le moment où l’inactivité physique s’exprime. Le sommeil semble s’opposer à la vivacité des façons de l’art. Cependant, ses représentations soulignent une métaphore de la création artistique forgée depuis la vacatio de Marcile Ficin, issue de la pensée néoplatonicienne de la Renaissance. L’esprit se libère de ses affairements journaliers pour un état susceptible de recevoir l’inspiration, l’imagination ou l’énergie nécessaires aux gestes de la création artistique. Le sommeil fait osciller les paupières mais concerte-il des attitudes opposées ? Peut-il être dynamique et créateur ? Comment dès lors faire façons d’endormis ? La journée d’étude Façons d’Endormis , articulée avec deux expositions, a exploré les différentes formes que revêt la représentation des sommeils dans l’art contemporain. Avec les contributions de Sabine Cazenave, Véronique Dalmasso, John Didier, Stéphanie Jamet Chavigny, Jean-François Robic, Géraldine Sfez, Stéphanie Smalbeen, Stéphane Vérité et Caroline Zéau.