Les mutineries, les émeutes et la répression militaire qui ont suivi en avril 1912 la signature du traité établissant le protectorat français sur le Maroc sont restées dans les mémoires comme les « journées sanglantes de Fès ». Dans cet ouvrage, l’auteur revient sur cette mémoire ambiguë et fluctuante qui, bien que souvent réduite au silence au nom des bienfaits d’une colonisation en plein essor, a profondément marqué l’imaginaire de Fès et du Maroc. Il rappelle que par-delà les clichés d’une abondante littérature touristique, la perspective d’un retour des violences de 1912 hante deux œuvres romanesques qui inscrivent Fès dans leur trame narrative : La Rose de sable de Montherlant (1932) et La Conquérante de Brasillach (1942-1943).