Depuis les surprises-parties cannoises d’après-guerre jusqu’à son ermitage auvergnat, le théoricien iconique de La Société du spectacle fut un buveur invétéré.Au soir de sa vie, Guy Debord présenta son addiction comme « la fidèle obstination de toute une vie ». La consommation quotidienne d’alcools conditionna son rapport au réel, à la création et à la politique. Elle fut à la fois une échappatoire, un pied de nez à la société bourgeoise, une exploration collective des confins de la liberté absolue, le pilier d’un nouvel ethos révolutionnaire, une critique en actes des dérives de la viticulture productiviste.L’art de boire chez Guy Debord refléta sa mélancolie, déchirée entre la voyance d’une société utopique et les matins ternes des déceptions politiques.