Que savons-nous sur l’extermination des Juifs ? Tout ou presque tout sur l’organisation du crime, les méthodes appliquées, le nombre des victimes. Peu de choses assurées, en revanche, sur le moment et la manière dont fut décidé le crime, sur la trame des mobiles et des événements qui aboutissent, un jour, à précipiter le monde dans l’horreur. Un acte accompli au moment favorable et sorti tout armé du cerveau monstrueux de Hitler ? L’aboutissement imprévu d’une politique de persécution que le fonctionnement du régime nazi et la rencontre des difficultés croissantes rendirent de plus en plus meurtrière ? C’est à ces questions graves que s’attaque Philippe Burrin, historien suisse et directeur de l’Institut de hautes études internationales et du développement à Genève, dans son livre, « Hitler et les Juifs ». Burrin, l’un des grands spécialistes contemporains du nazisme, analyse un grand nombre de documents et de commentaires afin d’éclaircir les conditions dans lesquelles les dirigeants nazis ont décidé de mettre en oeuvre la « Solution finale ». La genèse du plus grand génocide dans l’histoire contient des leçons importantes pour toute société humaine.