Les transformations qui affectent les villes sont sources de tensions voire de conflits, ici mobilisation contre un projet d’aménagement, là confrontation entre habitants quant à l’usage des espaces publics. Ces tensions révèlent les forces profondes qui agitent les espaces urbains et conduisent à l’exacerbation de rapports de force entre des groupes aux intérêts divergents. Il s’agira au travers de cas de micro-conflits affectant des villes situées dans des contextes variés, de mettre en lumière ce qui se joue par-delà l’effervescence momentanée : inégale légitimité des pratiques, exclusion de populations marginalisées, appel à une participation active aux projets urbains. Les conflits imposent des modes de régulation (concertation, arbitrage) qui ne conduisent que rarement à la victoire totale d’une des parties sur l’autre, mais davantage à des formes de réorganisation, arrangements momentanés susceptibles de s’inscrire dans la durée. Appréhender les villes par leurs conflits ouvre ainsi une fenêtre sur les jeux permanents de recomposition qui les traversent.