En 1846, Théophile Gautier publie dans la Revue des Deux Mondes un conte fantastique intitulé Le Club des hachichins. Témoignage de la curiosité pour le haschisch qui travaille alors la bohème artistique et le corps médical français, ce texte a conféré à quelques soirées d’ivresse entre amis l’image d’une société secrète de prosélytes de la drogue, voire d’incubateur de la toxicomanie moderne. La tenue avérée de réunions d’expérimentation du cannabis à l’hôtel Pimodan, entre 1845 et 1849, exclut de réduire le Club des hachichins à une pure invention littéraire. Il convient ainsi de revenir aux sources de connaissance en la matière afin d’établir les faits le concernant, et de déconstruire le mythe qui continue de l’entourer.