Pendant la Première Guerre mondiale, les peuples d’Europe centrale et orientale, pour la plupart, privés de leurs propres États, se trouvèrent forcés à combattre dans les armées des empires ennemis et ainsi mener souvent une lutte fratricide. Cette situation absurde est à l’origine de l’« esprit de non-sérieux » et de l’« autodérision » bien particuliers qui, tout en se moquant de la grandeur et de la gloire des puissants, seraient – selon Milan Kundera – propres à l’Europe du Centre-Est. Scruter une histoire de la guerre racontée par des anti-héros et vue d’en bas, à travers le prisme du rire au sens large du terme (englobant grotesque, caricature, parodie, pastiche, satire), – tel fut le but du colloque organisé, en 2014, par le Centre de recherche sur les cultures et littératures européennes (CERCLE) à l’université de Lorraine.