Issu d’une rencontre réalisée à l’Université du Minho, ce volume offre un parcours à travers la production littéraire, artistique, culturelle, politique et intellectuelle qui façonne l’imaginaire de la « Belle Époque ». Comment s’inscrit-elle dans nos représentations de la modernité, de ceux qui la vécurent, ainsi que de ceux qui la revisitent depuis notre contemporanéité ? Sur quelles limites du réel bute le mythe d’une Époque dite Belle, qui l’a été autant ou plus après sa disparition ? Comment cerner ses impasses, ses apories, ses inerties ? Quels sont les mondes possibles qu’elle ouvre à une conscience attirée par sa dynamique créatrice et sa prégnance symbolique ? D’où vient, en effet, sa magie ? Peut-être de la joie de vivre, que Victor Prouvé a su magistralement peindre dans son tableau éponyme ; peut-être de la croyance au progrès, matérialisée dans la Tour Eiffel, qui a transformé la nuit en jour, et de l’exaltation de la beauté, qui a rendu féérique la capitale ; peut-être du dandysme, hérité de Charles Baudelaire, et de la flânerie, car, selon Victor Hugo, « Errer est humain, flâner est parisien » ; peut-être de son figement temporel et de son irréalité mythique, qui l’ont transformée en un monde perdu quand la guerre est venue. Autant de questions qui ont suscité l’intérêt des auteurs des contributions réunies dans ce volume.