Cet ouvrage traite d’un sujet d’une extrême actualité : la destruction et le rapt culturel, véritable appropriation des biens et des œuvres de l’esprit. La domination n’est pas que matérielle ou reposant sur la gestion du sol, mais est aussi intellectuelle. Elle sert à falsifier l’histoire et déposséder un peuple de son passé, tout en l’infériorisant. À partir du XVIIIe siècle, nous avons assisté dans l’histoire à un réel déplacement des biens culturels, à l’instar de ceux des êtres humains et des matières premières. La puissance d’un État est représentée par la mise à disposition de l’autre, provoquant chez les pays dominés un traumatisme social dans la formation de l’identité. Faire table rase du passé, de ce passé qui dérange. Cela démontre la façon dont le passé culturel fait peur. Se l’approprier ou le détruire sont des façons d’attaquer l’intime de la formation de l’identité de l’autre, afin que celui-ci ne puisse pas s’exprimer ou se révolter pour atteindre son autonomie.