Leonhard Bundheim est né en 1923 dans une famille juive de Hambourg. La « Nuit de cristal » marque pour lui la fin de l’innocence : son père est arrêté et le reste de la famille opte pour l’exil en Belgique. Leonhard est emprisonné seul à Bruxelles au premier jour de l’invasion allemande. En France, où il est envoyé, il va connaître trois camps différents avant celui de Drancy, avec une parenthèse de près de dix-sept mois à Limoges grâce à l’OSE. Cette organisation sauvera sa mère et ses quatre frères et sœurs mais pas son père, assassiné à Majdanek en mars 1943. Leonhard, déporté depuis déjà six mois, a été extrait de son convoi à destination d’Auschwitz, à Cosel, pour servir l’industrie du Reich. La solidarité de certains codétenus lui permet de survivre aux différents camps de travail forcé puis de concentration, sans oublier l’épouvantable « marche de la mort ». Laissé pour mort dans un convoi abandonné par des SS en fuite, il est libéré après près de trois ans sous le joug nazi. Après la guerre, en chemin vers la Palestine, Leonhard est interné avec son épouse dans un camp britannique à Chypre. Parvenu en Terre promise, il s’engage rapidement dans l’armée de défense juive. De nos jours, le lieutenant-colonel en retraite de Tsahal et guide touristique en six langues Nathan Ben-Brith, de son nom hébraïque, voit dans sa descendance sa victoire contre le nazisme qui l’a privé de son père, de son adolescence et de plus de la moitié de son peuple vivant en Europe.
À retrouver dans la rubrique « Mémoire » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah :
https://www.fondationshoah.org/memoire/memoires-du-survivant-des-camps-nazis-5672-leonhard-bundheim