Maurice Wolman est l’un des six survivants du convoi n° 16 parti de France le 7 août 1942 déportant à Auschwitz plus de mille personnes innocentes et arrêtées parce qu’elles sont nées juives. Trois ans plus tard, après avoir retrouvé ses fils et appris la mort de sa chère épouse à Birkenau, Maurice noircit avec ses mots cinq cahiers pour nous décrire et nous transmettre, avec une grande probité, ce qu’il a vu et subi durant ses trente-trois mois sous le joug nazi. Ainsi, il rend compte de son arrestation par les Allemands sur la ligne de démarcation, de la séparation brutale, aux portes du camp de Pithiviers (Loiret), des enfants d’avec leurs parents déportés avec lui, de l’enfer de Birkenau dans sa phase d’aménagement comme centre d’extermination. Ses épreuves le conduisent ensuite au camp de concentration de Varsovie implanté dans les ruines du ghetto, à une « marche de la mort » jusqu’au convoi à destination du camp de Dachau, et enfin, à l’un des camps satellites de celui-ci à Mühldorf (Bavière), où il est l’esclave de l’Organisation Todt chargée des dernières constructions de gigantesques usines d’aviation pour une illusoire victoire. Maurice veut témoigner de l’atroce réalité des lieux dans lesquels il a réussi à survivre, des conditions de l’extermination de son peuple et de la cruauté des bourreaux. Il veut dire la violence, les assassinats, la terreur et la mort omniprésentes, l’arbitraire, le travail de forçat, la faim, la soif, l’insalubrité, les épidémies, mais aussi la solidarité et l’amour des siens sans lesquels il n’aurait pas survécu. Et il sait nous montrer ce qu’il a dû puiser en lui de force morale et de dignité pour résister. Héros de la victoire contre les menées destructrices de Hitler, Maurice a laissé un texte remarquable adressé à l’Humanité, contre l’oubli.
À retrouver dans la rubrique « Mémoire » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah :
https://www.fondationshoah.org/memoire/un-heros-juif-de-notre-temps-maurice-wolman