Disparition de Nicolas Rosenthal

Source : Fondation pour la Mémoire de la Shoah

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Nicolas Rosenthal, auteur de notre collection Témoignages de la Shoah, mercredi 27 janvier 2021, à l’âge de 96 ans. Nous adressons à sa famille et à ses proches toutes nos condoléances.

Nicolas Rosenthal naît en 1924 en Allemagne, au sein d’une famille juive. En 1937, face à la montée du nazisme, ses parents décident d’éloigner leurs enfants. Son petit frère est pris en charge par un Kindertransport alors que Nicolas, 13 ans, est envoyé en France. Il suit un apprentissage auprès d’un chapelier, puis travaille dans des exploitations agricoles. En 1940, il commence à tenir un journal, rédigé en français (publié en 2019 sous le titre Journal dédié à mes chers parents).

En octobre 1940, sa famille restée en Allemagne est brutalement expulsée. Envoyés en France, ses parents sont internés au camp de Rivesaltes. Après quatre années de séparation, Nicolas les y retrouve à l’été 1942. Il est déporté avec eux le 11 septembre 1942 par le convoi n° 31 à destination d’Auschwitz-Birkenau. Une centaine de kilomètres avant l’arrivée du train, Nicolas et son père Karl sont débarqués à Kosel. Le reste du convoi poursuit sa route jusqu’à Auschwitz, où sa mère est gazée dès son arrivée.

Les hommes sélectionnés à Kosel sont envoyés au camp de Lazy (près de Katowice) et répartis dans différents camps. Nicolas retrouve son père en 1944 à Gräditz, où il « fête » ses vingt ans. Karl Rosenthal meurt du typhus un mois plus tard.

Nicolas Rosenthal
Texte

Le 8 mai 1945, jour de la capitulation allemande, le camp de Langenbielau, où il se trouve alors, est libéré par les troupes soviétiques. À la fin de la guerre, sur les mille personnes déportées par le convoi n°31, seules 13 sont toujours en vie. Nicolas est le seul survivant de sa famille. Il rentre en France, obtient la nationalité française et épouse Margot, son amour de jeunesse, elle aussi revenue de déportation.

En 1952, Nicolas, Margot et leur fille, Sylvie, embarquent pour l’Argentine. Ils s’installent à Buenos Aires, où Nicolas trouve rapidement du travail dans une grosse entreprise céréalière et s’implique dans plusieurs organismes communautaires.

Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille.