Seule une minorité des Juifs de Pologne (moins d’un sur dix) a survécu à la barbarie nazie. Henri Zonus est l’un d’entre eux. Il rend compte ici des persécutions dans sa ville natale de Czestochowa, de la disparition de ses proches assassinés à Treblinka, du travail forcé, de la terreur, de la faim, des conditions de vie inhumaines et de la mort omniprésente, mort qu’il a frôlée plus d’une fois. Âgé de 14 ans et demi, Henri est contraint de travailler dans l’une des plus meurtrières usines d’armement nazi, le Werk C du camp de travail forcé de Skarzysko. Il en est l’un des très rares survivants. Les Juifs sont là en contact avec la poudre de la picrine, un explosif toxique, qui donne son surnom d’ « enfer jaune » à cette partie de ce camp tenue au secret militaire et aujourd’hui peu connue. Sélectionné pour être fusillé avec d’autres détenus devenus « inexploitables », il est sorti indemne de la fosse commune où il était tombé inconscient. Il n’a d’autre choix que de réintégrer le camp où son incroyable histoire lui vaut de continuer à y survivre sous le nom d’un vrai mort, sur l’ordre d’un haut gradé SS. Avec la simplicité et la sincérité qui le caractérisent, Henri Zonus a voulu laisser ce témoignage pour que vive la mémoire des siens et le nom de sa famille, qui, sans sa survie, aurait disparu à jamais.
À retrouver dans la rubrique « Mémoire » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah :
https://www.fondationshoah.org/memoire/collection/destin-dun-miracule-henri-zonus