Cette étude de la langue politique de la Révolution française met l’accent sur sa performativité, sur l’indissociabilité du dire » et du « faire » en révolution. Elle envisage un « trajet » qui ne se clôt pas, comme c’est souvent le cas, avec le 9 thermidor et la chute de Robespierre mais embrasse le Directoire et le Consulat. L’interaction des discours dissidents ou opposés au processus révolutionnaire est largement prise en compte : elle seule permet de comprendre les dynamiques de radicalisation et, selon la terminologie inaugurée par Benjamin Constant, les « réactions » qui marquent les discours qui se constituent en s’affrontant. La période étudiée ici permet mieux que toute autre de saisir l’interdépendance du droit, de la théorie et de la pratique politiques. Par-delà la difficile et chaotique genèse d’institutions démocratiques, par-delà la confrontation à la guerre et l’expérience de divisions qui s’exacerbent, une culture républicaine nouvelle se construit qui résistera aux tensions de l’avenir.