Professeur de lycée strasbourgeois, réfugié à Nice en 1940, Lucien Dreyfus tient un journal. Il raconte le milieu des réfugiés alsaciens, juifs ou non, une expulsion de l’Education Nationale, la création d’une école ORT (Organisation – Reconstruction – Travail), les difficultés de la vie quotidienne et du ravitaillement, ainsi que ses très nombreuses lectures. Sous la plume de cet homme déjà âgé – il a 59 ans en 1940 – c’est une chronique intime et politique de la France occupée et de la persécution en Zone Sud qui est déroulée. Lucien Dreyfus pointe la petitesse de ses contemporains mais développe aussi une réflexion profonde sur les malheurs du temps. Ainsi voit-il dans l’abandon de la foi religieuse l’origine de la catastrophe européenne. Cynique, tragique, mais aussi souvent drôle, Lucien Dreyfus est un moraliste à la vaste culture, à la fois allemande et française. Il est déporté à Auschwitz le 20 novembre 1943 (convoi n° 62), où il est assassiné.
À retrouver dans la rubrique « Mémoire » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah :
https://www.fondationshoah.org/memoire/journal-20-decembre-1940-24-septembre-1943-lucien-dreyfus