Si Jacob Alsztejn brise ici le silence qui fut le sien, c’est pour son petit-fils, Jonathan. Son témoignage, dense et franc, nous plonge au coeur de la plus grande tragédie du xxe siècle : l’extermination planifiée et systématique des Juifs d’Europe par les nazis. Pris dans cette spirale de mort et de désolation, Jacob a pu en sortir grâce à son inexpugnable instinct de survie ainsi qu’à l’aide décisive de son frère et de ses camarades. Jacob Alsztejn est issu d’une famille polonaise émigrée à Paris en 1937. Après avoir échappé à plusieurs rafles, il est arrêté par la police française le 24 juillet 1942 pour avoir essayé de se soustraire violemment à un contrôle d’identité. Muni de faux papiers, il n’est pas immédiatement identifié comme Juif. Lors de son procès, Jacob réclame la peine de prison la plus lourde, pensant échapper au pire. À sa sortie, plusieurs mois après, il est livré à la Gestapo puis interné au camp de Drancy parce que Juif. Déporté à Auschwitz II-Birkenau, Jacob est sélectionné pour le travail forcé. Là, il retrouve son frère, Haïm, déporté un an plus tôt. À bout de force, Jacob échappe in extremis à la chambre à gaz, avant d’être affecté à un Kommando chargé de déblayer les ruines du ghetto de Varsovie, sa ville natale. Devant l’avancée des troupes soviétiques, Jacob et ses codétenus sont forcés de parcourir à pied les 120 km qui les séparent de Lodz. Transféré à Dachau puis au camp d’Allach, il y retrouvera à nouveau son frère avant d’être libéré par l’armée américaine fin avril 1945.
À retrouver dans la rubrique « Mémoire » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah :
https://www.fondationshoah.org/memoire/collection/sortie-de-silence-un-juif-polonais-dans-la-spirale-de-mort-nazie-jacob-alsztejn